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Clichy-sous-bois, Zyed, Bouna, Octobre 2005. On oublie pas. Avec le film « Kindertotenlieder »

Clichy-sous-bois, Zyed, Bouna, Octobre 2005. On oublie pas. Avec le film « Kindertotenlieder »

Le court métrage de Virgil Vernier dure moins de 30 minutes, et il est bouleversant. À partir des archives (brutes) du journal télévisé de TF1, Virgil revient sur l’embrasement de l'automne 2005 survenu après la mort, dans un transfo EDF, de Zyed Benna et Bouna Traoré, poursuivis par la police à Clichy-sous-Bois, Seine-Saint-Denis.

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Série
Invité(s)
Vernier Virgil
Durée
Date
25/10/23
  • 2005
  • Clichy-sous-Bois
  • Documentaire
  • Mémoire
  • Saison 06

Expurgés des voix off des journalistes, « Kindertotenlieder » rend hommage aux silences et aux bruits de la ville. On regarde le film ensemble (prix Jean Vigo du court métrage 2022) et ensuite, débat avec son réalisateur.

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Un film non-lucratif, réalisé gratuitement à partir des archives du journal télévisé de TF1. L'œuvre de Virgil Vernier est un travail de mémoire essentiel sur les émeutes de 2005, un événement traumatique dont on n’a que très peu d’images.

Sur les rushes, Vernier a pu désactiver la piste son des commentaires “cabine” des journalistes. Reste le plus précieux : les images, les visages, les voix de gens “cashs”, “vrais”, “en colère”. Découvrant que “beaucoup de plans étaient utilisés pour couvrir les commentaires du journaliste de TF1”, tandis que “le son de la personne en train de parler était totalement muet”, il dit s’être senti comme un “archéologue découvrant les traces d’une civilisation perdue”.

C’est un film que j’ai voulu ériger au rang de cinéma et lui donner la beauté simple d’une parole brute et presque poétique” dit Virgil Vernier.Cette poésie commence dès le titre, “Kindertotenlieder”, inspiré de l'œuvre de Gustav Mahler,  qui signifie “le chant en l’honneur des enfants morts”, et que le réalisateur a choisi pour remettre Zyed et Bouna au centre du film, eux “les grands oubliés de l’histoire”, eux dont “les rushes ne disent absolument rien”. Dans le film, leur portrait “apparaît au ralenti, pour lui donner un temps qu’il n’avait pas lorsqu'il a été diffusé à l’antenne de TF1” , explique-t-il.

Témoin de l’action journalistique, il dit les avoir senti “très pressés”, “pas à l’aise”, voire apeurés, ajoutant qu’il y a “beaucoup de questions qui font du mal à entendre, qui véhiculent des clichés, confrontent les gens à une condescendance et un racisme”. D’après lui, le problème ne vient pas tant des journalistes eux-mêmes que des rédactions qui les envoient “avec un cahier des charges très précis”, et qui oriente ensuite “le montage et le commentaire vers une idéologie choisie”. 

Le réalisateur dénonce un “travail de transformation de l’autre en parasite”, avec une image “montrant des jeunes comme des meutes”, sans “jamais les interviewer”, tandis que les policiers sont bien entendus, “bien éclairés et bien cadrés”, donnant l’impression de jouer “comme ils pensent qu’on doit jouer, parce qu’il y a les caméras de TF1”.

Virgil Vernier souligne néanmoins la grande nouveauté de notre époque : la fin du monopole de l’image des journalistes, qui sont maintenant obligés d'intégrer les vidéos amateurs filmant les agressions. Il finit, plein de philosophie : “un individu qui a sa vie, sa morale, et qui est en train de devenir un robot, ça me fascine. Comment peut-on avoir envie de faire ce métier ? D’où vient ce goût pour les armes, le pouvoir et la violence ?”

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