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Rony Brauman est docteur en médecine spécialisé dans l’aide humanitaire internationale, ex-président de Médecins Sans Frontières. Dans sa jeunesse anarcho-maoïste, c’est un voyage au Bénin en tant que médecin qui l’entraînera à rejoindre Médecins sans frontières, en 1978. De 1982 à 1994, il en assure la présidence, multipliant par dix le volume des soins et leur budget. De 1987 à 1995, il est membre de Reporters Sans Frontières, dont il deviendra vice-président. Il lutte alors pour la visibilisation des crises ignorées, et contre le sensationnalisme de leur couverture. Entre 1994 et 1997, il devient professeur associé à l’Institut d'études politiques de Paris et participe aux travaux du CRASH, le Centre de Réflexion sur l'Action et les Savoirs Humanitaires. En 1997, il est le lauréat du Prix de la Fondation Henri Dunant. Deux ans plus tard, en s’appuyant sur l’essai d'Hannah Arendt Eichmann à Jérusalem, il coréalise avec son cousin, le cinéaste israélien Eyal Sivan, le documentaire Un spécialiste, portrait d'un criminel moderne sur le procès d'Adolf Eichmann (1961). En 1999, Médecins sans Frontières reçoit le prix Nobel de la paix. Rony Brauman est l’auteur de nombreux livres. Ses six premiers dénoncent ces crimes que les civilisations occidentales délaissent par manque d’intérêt ou de visibilité. Le plus remarqué est Penser dans l’urgence (Seuil, 2006). Également théoricien du droit humanitaire, il a consacré de nombreux autres ouvrages et travaux sur la position que doit et que peut prendre l’humanitaire sur la scène internationale. Depuis les années 2000, plusieurs de ses textes et interventions portent sur la condition des Juifs et la situation en Israël/Palestine, au sujet de laquelle il se déclare partisan d’un État binational. Ainsi, en 2001, il écrit une postface pour un ouvrage de Norman Finkelstein L’industrie de l’Holocauste : réflexions sur l’exploitation de la souffrance des juifs (La Fabrique), et en 2008, il co-écrit un ouvrage avec Alain Finkielkraut et Élisabeth Lévy intitulé La discorde : Israël-Palestine, les Juifs (Flammarion). Rony Brauman, juif né à Jérusalem, est l’une des voix en France qui dénonce les crimes d’Israël depuis des décennies, l’une des rares qui refuse de justifier les attaques du 7 octobre 2023 par la colonisation israélienne, autant qu’il refuse d’y voir un acte surgissant ex nihilo. Deux mois après les attentats du 7 octobre 2023 en Israël par le Hamas et le début du massacre de la population Palestinienne par Israël, Au Poste a eu le bonheur de le recevoir, pour deux heures denses, intenses, précises.