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Cantines solidaires : restaus pour toutes et tous !

Cantines solidaires : restaus pour toutes et tous !

Si la France se targue d’avoir inventé le restaurant et en compte aujourd’hui plus de 170.000, elle laisse sur le carreau toustes celles et ceux qui n’ont pas les moyens de s’y attabler. Une commensalité à deux vitesses, qui néglige les plus isolé·e·s et les plus démuni·e·s.

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Série
Bouffe de là
Invité(s)
Duteurtre Laure, El Ayadi Gaouaou Jade, Roussel Ernest
Durée
Date
27/05/25
  • Alimentation
  • Santé
  • Saison 09

Tandis que 8 millions de français.es  ont moins de 3 euros par jour pour se nourrir et que l’aide alimentaire ne cesse de voir son public s’accroître, de nombreuses cantines solidaires ont vu le jour pour restaurer le plus grand nombre et recréer lien et dignité. Dans ce nouvel épisode de Bouffe de là, Nora Bouazzouni reçoit  Ernest Roussel, coordinateur et membre de l’équipe cuisine de la Flèche d’or (Paris 20), Laure Duteurtre, responsable des cantines solidaires chez Refugee Food (Cantine des arbustes et Cantine de la Cité de refuge, Paris 14 et 13) et Jade El Ayadi Gaouaou, vice-présidente de l’association Cop1 (Cop1ne, Paris 14).

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Des lieux ouverts à toutes et tous !

Ici, on accueille tout le monde. Des plus précaires aux plus favorisé.es, avec des tarifs ajustés selon les moyens de chacun. À la Flèche d'Or et Refugee Food, on pratique la gratuité, des tarifs pour précaires (4-5 euros) et des pleins tarifs (10-15 euros). Chez Cop1.ine, qui s'est développé.e au moment du Covid pour les étudiants sans le sou, le prix minimum est de 3 euros, un peu en dessous des tarifs appliqués par le Crous (3, 30 euros).

Mais manger, ce n'est pas le tout. "On a essayé de faire en sorte que ce soit un lieu de rencontres, de plein de publics différents (...) " nous confie Jade, le sourire aux lèvres. Ces cantines solidaires sont également conçues comme des lieux d'intégration sociale, permettant de créer du lien et de la mixité, à l'heure où le sentiment d'isolement relationnel augmente, particulièrement chez les jeunes. Finalement, ici, on fait de la commensalité un outil pour générer du lien social. C'est là tout l'intérêt d'avoir des grandes tablées qui composent ces espaces de restauration, avec une capacité d'accueil pouvant aller jusqu'à 80 places assises (à la Flèche d'Or) !

Dans la même dynamique de faire de ces cantines solidaires des lieux d'accueil et de refuge, ont été mises  en place notamment chez Cop1ne et à la Flèche d'Or, des permanences d'accès aux droits pour les  bénéficiaires de l'aide alimentaire "parce qu'effectivement les personnes qui viennent chercher de l'aide alimentaire, très souvent elles ont d'autres problématiques malheureusement" indique Laure,  qui fait  appel à d'autres associations pour mener des missions d'informations. Et des formations internes sont également dispensées pour apprendre aux bénévoles et aux quelques salarié.es à accueillir, orienter et traiter celles et ceux qui viennent se restaurer.  Et ça marche !

Pour améliorer leur qualité d'accueil et de restauration, les associations prennent le temps d'écouter les retours d'expériences (plus que positifs) de celles et ceux qui fréquentent  les cantines solidaires. Comme l'affirme la vice-présidente de Cop1, "(...) en fait, c'est toutes les personnes qui ont un jour fréquenté le lieu, qui amènent leurs potes, et en fait au final on se retrouve aujourd'hui à ne plus avoir assez de places."

Aux antipodes du mode de production des cuisines traditionnelles, très vertical, viriliste et autoritaire (genre l'émission "Cauchemar en cuisine"), les cantines solidaires constituent des "safe place" pour les bénévoles, permettant ainsi d'ouvrir le monde de la cuisine à de nouvelles personnes.

Mais qui cuisine... et quoi ?

Dans chacune des trois associations, c'est le même modus operandi : un.e ou deux cuisinier.ères salarié.es, et une flopée de bénévoles prêt.es à les aider sur un créneau de service. Globalement, c'est du végé qu'on sert (sauf pour Refugee Welcome qui propose une option carnée), par souci d'inclusivité (et de coût). Mais pas de panique ! Nos trois invité.es mettent un point d'honneur à ce que les repas qu'ils proposent soient gourmands. Et pour cause, s'adressant en priorité à des personnes en situation de (grande) précarité, qui pour certaines ne peuvent se permettre qu'un repas par jour, les cantines solidaires ont fait du réconfort et du sentiment de satiété des objectifs premiers des repas qu'elles servent.

Fournisseurs et subventions :

Pour chaque association, les fournisseurs alimentaires  divergent. Cela dépend aussi des prétentions de chacune. Par exemple, à la Flèche d'o,r on  travaille beaucoup sur le local : en lien avec les boulangers du quartier, l'AMAP de Saint-Blaise, ou encore le Parti Communiste du 20ème qui fait chaque semaine une collecte au supermarché du coin et en donne une partie à la cantine solidaire. Certains noms ressortent tout de même comme Andès, l'Armée du salut ou Action contre la faim.

Côté subventions publiques ça se joue principalement au niveau des mairies, et généralement sur une période annuelle, ce qui rend aléatoire  le futur de toute cantine solidaire, avec le risque de voir ses subventions ne pas être reconduites . Certaines mairies, cependant, signent des conventions pluri-annuelles, conscientes du contexte politique et du risque de voir arriver localement au pouvoir des élu.es RN, qui couperaient logiquement tout financement pour ce type de projet. Mais cet argent ne suffit pas comme l'explique Jade : "C'est absolument pas suffisant, surtout quand on veut (...) soutenir l'agriculture bio, l'agriculture locale, c'est pas du tout suffisant", forçant ainsi les associations à se tourner vers des formes de mécénats privés, quitte à être un peu le "social washing" des entreprises.

Comment aider ?

Et nous, de notre côté, comment peut-on aider ces cantines ? Les convoqué.es du jour nous invitent avant tout à devenir bénévoles (en témoigne le grand OUI collectif quand on leur demande s'ils en ont besoin). Prendre un peu de son temps pour aider les autres ça fait jamais de mal ! Et sinon, venez boire une bière (ou une grenadine), manger un bout, dépenser un peu de vos sous (et du bon temps) dans ces espaces de restauration. Dans un monde de plus en plus froid et inhospitalier, attablons-nous, créons du lien, faisons la commensalité !__

Qu'est-ce que la commensalité ?

La commensalité est le fait de partager un repas avec une ou plusieurs personnes.

Quelles sont les horaires de service des trois associations ?

À la Flèche d'Or, la cantine est ouverte du mercredi au samedi entre 12h et 14h. Il y a des maraudes le dimanche midi et des petits-déjeuners solidaires le dimanche matin. Chez Refugee Welcome, c'est ouvert du lundi au vendredi de 11h30 à 14h pour la Cantine des arbustes, et tous les jours le midi et le soir pour la Cité de refuge. À Cop1ne, le lieu ouvre ses portes du mardi au samedi, de 12h à 14h et de 19h30 à 22h.

Qu'est-ce que Andès ?

C'est le Réseau national des épiceries solidaires. Il a été crée en 2000 et anime plus de 630 structures adhérentes en France, en même temps qu'il est un pôle d'approvisionnement en fruits et légumes frais, et autres denrées pour les structures d'aide alimentaire.

Où se situent les trois associations ?

La Flèche d'Or se trouve au 102bis, rue de Bagnolet dans le 20ème arrondissement. Refugee Welcome se situe au 5 rue des Arbustes dans le 14ème arrondissement de Paris pour la cantine des arbustes) et au 12 rue Cantagrel dans le 13ème arrondissement. Cop1ne est au 1 place Alice Guy dans le 14ème arrondissement.

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