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Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel
Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel Pour défendre les libertés et nourrir le débat à gauche Média 100% live créé par l'écrivain réalisateur David Dufresne Sans montage ni formatage
« 100 000 fermes perdues en 10 ans : on va nourrir la France comment ? »

« 100 000 fermes perdues en 10 ans : on va nourrir la France comment ? »

Les agriculteur·ice·s sont en colère, et il y a de quoi : difficultés d’installation, disparité de revenus, précarité, subventions inéquitables, accords de libre-échange, syndicats majoritaires pro-agriculture intensive, spéculation sur les terres, dérégulation des pesticides, marges excessives de la grande distribution…

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Série
Bouffe de là
Invité(s)
Caplat Jacques, Gibert Thomas
Durée
Date
28/02/25
  • Environnement
  • Agriculture
  • Confédération paysanne
  • Saison 09

Pour ce nouvel épisode de « Bouffe de là ! » – et à l’occasion du salon de l’Agriculture – Nora Bouazzouni convoque Thomas Gibert, maraîcher et secrétaire national de la Confédération paysanne ainsi que Jacques Caplat, agronome et ethnologue, coordinateur agriculture et alimentation pour l'asso Agir pour l'environnement, auteur de nombreux livres sur le système agricole.

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« L’agriculture sans paysans, c’est le projet en face ». Dès les premières minutes, Thomas Gibert, secrétaire national de la Confédération Paysanne, ne mâche pas ses mots. La crise agricole actuelle n’est pas un accident, c’est une volonté politique : favoriser l’agrandissement des exploitations, réduire le nombre d’agriculteurs et industrialiser toujours plus la production. Jacques Caplat, agronome et auteur de Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit (Rue des Chéquiers), renchérit : « On nous parle de souveraineté alimentaire, mais si c’est pour produire du blé exporté au détriment de nos maraîchers, où est la logique ? »

Foncier : un jeu de dupes

Le premier frein à l’installation des nouveaux agriculteurs, c’est la terre. Elle est de plus en plus accaparée par des agro-industriels, parfois avec la complicité des institutions censées la réguler. « Aujourd’hui, la FNSEA freine des quatre fers pour empêcher toute régulation du foncier », accuse Gibert. Les montages juridiques permettent aux grandes exploitations d’absorber des terres, contournant les règles mises en place pour protéger les petites fermes.

Jacques Caplat raconte des cas hallucinants : « Dans certaines régions, la SAFER et les chambres d’agriculture laissent passer des acquisitions de centaines d’hectares par des exploitants déjà surpuissants, alors que des jeunes prêts à s’installer sont recalés ».

Les revenus agricoles : le scandale invisible

Pour Gibert, la précarisation des paysans est une stratégie délibérée : « Un paysan sur six vit sous le seuil de pauvreté. Ça n’empêche pas la grande distribution et l’agro-industrie de s’engraisser. » Pendant ce temps, les petits producteurs doivent se battre pour des prix rémunérateurs et jongler avec des charges toujours plus lourdes.

Le pire ? Les subventions de la PAC sont attribuées à l’hectare, ce qui favorise les grandes exploitations au détriment des petites structures plus diversifiées. Résultat : « On donne de l’argent public à ceux qui emploient le moins de monde et qui détruisent le plus l’environnement », déplore Caplat.

Agriculture et politique : une prise en otage

Les élections aux chambres d’agriculture ont marqué une percée de la Coordination Rurale, un syndicat aux accointances extrême-droitières, qui joue sur la colère des agriculteurs. « Ils exploitent la détresse paysanne, en leur vendant un discours anti-écologie et anti-normes », analyse Caplat. Mais la FNSEA reste largement dominante, car elle contrôle toutes les instances décisionnelles du monde agricole : mutualité sociale agricole, banques, assurances agricoles… « Ils sont partout, donc même quand ils ne gagnent pas, ils gagnent quand même », ironise Gibert.

Un autre modèle est-il possible ?

La Confédération Paysanne défend une autre vision : une agriculture plus humaine, locale, et diversifiée. Mais pour cela, il faut trois mesures urgentes :

  1. Un prix minimum garanti pour les agriculteurs, indexé sur leurs coûts réels et incluant une protection sociale digne de ce nom.
  1. Une loi foncière ambitieuse, qui empêche l’accaparement des terres par les industriels et facilite l’installation des jeunes.
  1. Une véritable Sécurité sociale de l’alimentation, pour permettre à tous d’accéder à une alimentation de qualité, sans dépendre du marché.

Caplat conclut : « Aujourd’hui, on produit assez pour nourrir tout le monde. Le problème, c’est comment on répartit et à qui ça profite. »

Pourquoi les paysans votent-ils pour des syndicats qui ne les défendent pas ?

Parce qu’ils sont pris dans un modèle où l’on leur fait croire que la seule solution est de produire plus et au moindre coûtLe discours anti-norme et anti-écologie séduit, mais en réalité, c’est ce modèle qui les appauvrit.

La crise du bio est-elle une preuve que ça ne fonctionne pas ?

Non, c’est une crise provoquée. L’agro-industrie et les grandes surfaces ont volontairement affaibli le bio, en supprimant des aides et en diminuant les références dans les rayons. L’objectif est de tuer un modèle qui devient trop concurrentiel pour les géants de l’agriculture conventionnelle.

Peut-on nourrir la France sans agriculture industrielle ?

Oui, et c’est prouvé scientifiquement. L’agriculture biologique et paysanne peut nourrir l’Europe, même avec une baisse de la consommation de viande. Le problème, ce n’est pas la production, mais la distribution et la concentration des richesses.

--Cet article est le fruit d'un travail humain, d'une retranscription automatique de l'émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.

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