
#LesRascals : descente ciné dans le Paris-baston des années 80
Jimmy Laporal-Trésor signe ici son premier film, à l'affiche depuis mercredi. Le décor : Paris banlieue 80’s. Les skins. Les Teds. Les premiers rappeurs. Le sang. Le FN. Assas. La souris deglinguée. Une réussite !
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- –
- Invité(s)
- Laporal-Tresor Jimmy
- Durée
- Date
- 17/01/23
Ça commence comme un film de gangs, de la meilleure des trempes (West Side Story, le premier, Oustsiders et même Warriors) et ça se termine en drame familial et terreur sociale. C'est joué par une jeune génération d'acteurs qui vont compter, écrit façon boum-boum. On a pris le café avec Jimmy Laporal-Tresor qui nous a raconté la genèse du film (un indice: au tout début) et sa portée. On a causé langages, Louchebem perdu et Créole retrouvé, Le Pen père et députés RN de maintenant, de la musique qui saute les frontières, du New Moon à Pigalle et de Tchao Pantin, d'innocence perdue et des Black Panthers.
1984, Paris et sa périphérie. Les Rascals revient sur le climat social de l'époque et particulièrement sur les rixes avec les skins. Un film hybride, politique et populaire qui dépeint le passage d'un vieux monde a l'émergence d'un nouveau, témoignant des métamorphoses qui adviennent alors en France : désillusions suite au deuxième mandat de Mitterrand, montée de l’extrême droite aux élections européennes et dans la rue avec les ratonnades de « bonehead ». Enfin naissance de la culture Hip Hop.
Dans ce contexte, se forme des «tribus» entre jeunes (Del Vikings, Black Panthers, punks...), à travers des affinités pour la musique, la mode, ou des intérêts communs. Des rassemblements fondés autour de valeurs positives qui vont progressivement se muer en groupes d'autodéfense face aux attaques de certains groupuscules d'extrême droite : les « boneheads », des éléments racistes et politisés, qui ont décidés de faire la loi eux-mêmes dans les villes.
Film de bande, les Rascals évoque un groupe très « rock 'n' roll » dans l'apparence, inspiré par des groupes rockabilly de l'époque ; une mouvance centrale face aux skins. Les personnages incarnent à leurs manières les différentes nuances des deux camps qui s'affrontent. D'un côté des jeunes aux origines variés, issus de l'immigration et dont l'intégration est difficile. De l'autre, les rangs de l'extrême droite, dans la diversité des rôles et des statuts.
Les Rascals rend hommage à cette jeunesse rebelle et combattive, en mettant à l'honneur son franc-parler : louchebem (bouchers des Halles), argot, verlan et créole. C'est un film qui parle du passé pour mieux rentrer en résonance avec le présent. Celle des attaques récurrentes et des violences physiques perpétrées par l'extrême droite, comme en attestent les nombreux cas recensés ces dernières années. Jimmy Laporal-Tresor le déplore : « 40 ans plus tard, on est dans les mêmes questionnements et limite la situation est pire. »