10,00 € récoltés / objectif 30 000,00 € (0.03%) – 1 donateur·ice
  1. Loyer 1 900,00 € Studio, assurances, téléphonie, elec
  2. Gestion 900,00 € Comptabilité
  3. Transport 1 000,00 € Tournages extérieurs, transports invités, stands, hébergement
  4. Salaires 13 000,00 € 2 journalistes, 5 pigistes, 1 graphiste, 3 développeurs
  5. Divers 1 000,00 € Services en ligne, matériel, abonnements à la presse indépendante
  6. Projet 3 200,00 € Provision pour achat d'une AuposteMobile, camion pour lives itinérants
  7. Site 9 000,00 € Provision pour refonte du site
Sans montage ni formatage
Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel Pour défendre les libertés et nourrir le débat à gauche Média 100% live créé par l'écrivain réalisateur David Dufresne Sans montage ni formatage
Les raisons de l'(agri)colère. Débat avec la confédération paysanne

Les raisons de l'(agri)colère. Débat avec la confédération paysanne

Que se passe-t-il dans les campagnes ? Depuis quelques jours, la grogne devenue gronde s'est faite colère. Une colère qui emporte (et mélange parfois) tout. Revendications, modèles, normes, écologie et libéralisme : on fait le point avec Thomas Gibert, maraicher en Haute Vienne, secrétaire national de la Confédération paysanne.

broadcast.id
1343
broadcast.wp_legacy_id
29654
broadcast.wp_legacy_link
https://www.auposte.fr/les-raisons-de-lagricolere-debat-avec-la-confederation-paysanne/
broadcast.youtube_id
broadcast.peertube
{"peertube_id" => nil, "peertube_duration" => nil, "peertube_uuid" => nil, "peertube_short_uuid" => nil, "peertube_aspect_ratio" => nil, "peertube_views_count" => nil, "peertube_comments_count" => nil}
broadcast.wp_legacy_source_url
broadcast.page.image_url
/uploads/store/page/3295/image/b26dec8075be11dbc21a02be87daa100.jpg
Série
Invité(s)
Gibert Thomas
Durée
Date
29/01/24
  • Agriculture
  • Confédération paysanne
  • Ecologie
  • Saison 07
  • Syndicats
  • Capitalisme

C'est sa première convocation Au Poste, et on est drôlement contents.

[auposte_bandeau_don]

Dès les premières minutes de l'entretien, Thomas Gibert met le couvert : « le mal absolu, c'est le libre-échange ». En tant que syndicat, la Confédération Paysanne défend l'agriculture paysanne en tant que pratique, tout en la portant en tant que projet politique. Elle pense ensemble les revendications paysannes et celles de la société civile à propos de l'alimentation, prenant ainsi le sujet par les deux bouts : production et consommation. Ces réflexions nourrissent le projet de Sécurité Sociale de l'Alimentation (SSA), qui se veut être une solution à la précarité alimentaire.

En France, l'agriculture se partage entre une pratique dite « conventionnelle », et des pratiques alternatives ou bien répondant à des cahiers des charges précis, en résonance avec les enjeux sociaux et environnementaux qui agitent la société. Parmi elles, on retrouve pêle-mêle la bio, les circuits courts, ou encore les AOP. Ces types d'agriculture restent aujourd'hui une fraction infime de l'économie primaire, constituant des marchés de niche car moins accessibles financièrement. Pour les producteurs, c'est un engagement de se diriger vers ces filières aux débouchés non seulement limités mais aussi fragiles, dépendants du contexte économique.

Ces filières ne peuvent donc répondre à l'ensemble des citoyennes et citoyens, une majorité ne choisissant pas son alimentation aujourd'hui puisque allant au moins cher - et il serait déplacé de lui reprocher. Le postulat de la Conf' est que la situation sociale et environnementale nécessite une généralisation de l'agriculture paysanne. Thomas Gibert pense que les initiatives internes aux circuits de distribution classique, telles la marque C'est Qui Le Patron, vont dans le bon sens, mais ne sont que de petits pansements sur un mal bien trop profond. Il suggère que généraliser l'agriculture paysanne ne peut se faire qu'en actionnant le levier de la commande publique, pour que les cantines scolaires puisse se fournir en nourriture de qualité, donnant ainsi des débouchés stables et immenses aux paysannes et paysans. C'est un projet politique à part entière, puisque massifier la paysannerie changerait totalement l'utilisation des terres agricoles, leur distribution, l'impact écologique et social de la production alimentaire mais aussi de la consommation.

C'est là où la Sécurité Sociale de l'Alimentation intervient. L'idée est de reprendre le modèle de sécurité sociale de la santé et de l'appliquer à l'alimentation : cotiser selon ses moyens, bénéficier selon ses besoins. Ainsi, la SSA rendrait concrète une « démocratie alimentaire », c'est-à-dire que nous pourrions, en conscience, se diriger vers l'alimentation que nous souhaitons, sans se voir imposer tel ou tel type d'alimentation jugé plus vertueux. Pour assurer ces débouchés à notre production nationale, autrement dit pour assurer notre souveraineté alimentaire, la Conf' - avec la Via Campesina, le réseau mondial auquel elle appartient - propose une série de mesures :

_Fin des traités de libre-échange, qui répondent à des enjeux économiques et diplomatiques situés à des années-lumières de la qualité de l'alimentation ou des conditions de travail de nos agriculteurs ;

_Fin de l'entrée sur le territoire de produits alimentaires en-dessous du coût de production français et en-dessous des normes sociales et environnementales françaises : en élevant les standards d'entrée pour les produits agricoles, on nivelle par le haut, plutôt que de niveler par le bas comme le font les traités de libre-échange ;

_Prix minimum garantis : l'industrie agro-alimentaire et la grande distribution achèteront aux paysans à un prix qui couvre les coûts de production ;

_Accompagnement économique à une transition agro-écologique à la hauteur des enjeux : priorité à l'installation de nouveaux paysans face à l'agrandissement des exploitations, arrêt de l'artificialisation des terres agricoles, passage d'une politique agricole d'aide à l'hectare (le mécanisme actuel de la PAC) à une aide à l'actif.

Ces mesures doivent sortir les producteurs de la dépendance aux subventions qui privilégient largement les grandes exploitations et l'agriculture intensive.

Le porte-parole de la Conf' se montre prêt à des concessions auprès des autres syndicats dans le but de faire avancer ses propositions. Il insiste sur le fait que le mouvement social en cours vient de la base, et non pas des responsables syndicaux comme ceux de la FNSEA qui ne partagent absolument pas les intérêts de leurs adhérents.

Thomas Gibert

Au Poste est mis à la disposition de tous selon les termes de la licence Creative Commons Attribution : Pas d’Utilisation commerciale - Partage dans les mêmes Conditions.