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IA : le progrès version Mad Max

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L’intelligence artificielle se vend comme LA solution prête à libérer l'humanité de tous ses maux. Mais derrière ce vernis techno-béat, une réalité un peu moins sexy s’impose : celle d’une machine énergivore, assoiffée et gourmande en métaux rares. Faut-il vraiment détruire la planète pour quelques starters packs ?

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Série
Invité(s)
Welgryn Lou
Durée
Date
21/05/25
  • Saison 09
  • IA

L’intelligence artificielle se vend comme LA solution prête à libérer l’humanité de tous ses maux. Derrière ce vernis techno-béat, une réalité un peu moins sexy s’impose : celle d’une machine énergivore, assoiffée et gourmande en métaux rares. Faut-il vraiment détruire la planète pour quelques starters packs ? Et peut-on laisser le futur de l’IA à des weirdos au bras tendu ?

Pour en parler avec nous, Lou Welgryn, secrétaire générale de Data for Good, communauté de plus de 7000 experts de la Tech, des bénévoles qui donnent de leur temps pour construire des projets d’intérêt généraux pour la justice sociale et environnementale, tout en ayant un regard très critique sur l’hégémonie technologique en cours.

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Plus qu'une technologie, l'IA semble aujourd'hui se confondre en idéologie. Pour l'invitée, "L'IA c'est un concept marketing, ça incarne toute une vision politique, sociale qu'on a envie de pousser". Et de fait, l'argent est mis à contribution de ce phénomène planétaire. En France, E. Macron a annoncé un investissement de 17 milliards d'euros dans l'IA et l'ouverture du plus grand campus d'Europe dédié à cette technologie lors du sommet "Choose France". Plutôt que d'investir dans les services publics ou la transition écologique, l'IA est vue comme le meilleur moyen pour réaliser du profit à court terme (malgré le déficit affiché de certaines entreprises du secteur), et correspond parfaitement à l'idéologie longue-termiste où le progrès technique fait figure de remède miracle pour résoudre les problèmes de l'humanité. La dynamique est en place et rien ne semble pouvoir l'arrêter, malgré les risques qui se dessinent...

Une technologie à l'impact néfaste :

Sam Altman, le cofondateur d' Open AI, a récemment présenté l'IA comme LA solution pour répondre à la crise climatique. Solution magique qu'aucune étude scientifique n'est venue confirmer. Au contraire, le peu d'informations dont nous disposons (à cause de l'extrême opacité dont font preuve les géants de la Tech) montre plutôt que l'utilisation actuelle de l'IA est néfaste pour l'environnement. L'utilisation coûteuse et croissante en électricité et en eau, pour les centres de données ou la fabrication des puces, ne correspond pas tout à fait à la nécessité de consommer moins et autrement pour assurer la transition écologique. Sans parler de l'extraction minière et de la chimie nécessaire pour l'obtention des métaux rares indispensables à la fabrication de puces de plus en plus fines, ou de l'artificialisation des sols pour construire d'énormes centres de données.

Mais l'IA, c'est aussi un coût humain. Une exploitation : "Chat GPT, ça fonctionne parce qu'il y a des centaines de milliers de "travailleurs du clic" kenyans qui ont annoté de la donnée pendant des mois, payés une misère à 1, 32 $ pour effectuer ces tâches-là" selon Lou. Le cas de ces élèves  se retrouvant figés devant une page blanche, incapables de produire le moindre travail intellectuel, tant le recours à Chat GPT est devenu systématique, pose également la question de la perte de capacités cognitives dûe à une utilisation réflexe de l'IA. Et pour couronner le tout, l'IA nous désinforme, notamment sur les questions climatiques où les algorithmes favorisent les contenus de désinformations, accentuant ainsi la non-adhésion aux mesures de lutte contre le changement climatique par exemple.

Faire face à l'IA :

En réalité, on nous pousse à utiliser l'IA, sans tenir compte de nos besoins ni  de son utilité réelle. En effet, L'IA telle qu'elle est promue actuellement n'est pas très utile en soi, même si des usages spécifiques peuvent servir efficacement les besoins des populations (ex : sur la santé, l'éducation, la météo). Comme l'explique L. Welgryn : "Mais en fait, ce n'est jamais la technologie ou l'IA qui  en soi est  la solution. C'est la manière dont elle est pensée dans le cadre existant pour répondre à une problématique spécifique en tenant compte de comment est-ce qu'elle va être intégrée (...) donc, en fait, dans une démarche de prise de recul, concertée sur des usages."

Pour faire face à l'IA et à la concentration de pouvoir entre les mains d'entreprises qui vont utiliser nos données pour servir leurs propres intérêts, deux  échelles d'action se dessinent : individuelle et collective. Au niveau individuel, tournons-nous vers l'open source afin d'éviter que nos données ne soient exploitées et utilisées par ces entreprises de la Tech (ex : passer de Gmail à Proton Mail ou à Signal). Exerçons notre libre arbitre, renseignons-nous, entamons un raisonnement constructif sur les éléments qui nous sont présentés afin de lutter contre la désinformation. Mais l'individuel ne suffit pas. "Encore une fois, je pense que la réponse, elle ne doit pas du tout reposer exclusivement et même partiellement sur les citoyens. Il y a un énorme travail de choix politiques qui doivent être faits, de décider collectivement, (...) de reprendre la main sur notre indépendance numérique" nous dit la secrétaire générale de Data for Good.

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