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Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel
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Contestations musicales

Contestations musicales

Vous devez connaitre la Une du Parisien « 200 Punks attaquent la police ». C’est un des autocollants de Au poste, un des coussins du fameux canapé rouge ! Et bien mon invitée de cette semaine peut vous raconter ce qui s’est passé !

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Série
Du passé, faisons table basse
Invité(s)
Servat Véronique
Durée
Date
28/05/25
  • Fanzine
  • Inrockuptibles
  • New Rose
  • Punk
  • Rock
  • Saison 09

J’ai eu en effet le plaisir de recevoir Véronique Servat, autrice d’une thèse sur les Inrockuptibles, d’un livre sur les objets du rock (Bazard pop), et co autrice de En lutte ! Carnet de chant sur les chansons de l’émancipation. Je peux l’écouter des heures parler de la scène musicale de Montreuil, de Londres, me faire l’histoire d’England is a bitch (LKJ, 1980) ou du Temps des Cerises, me parler des fanzines, des pochettes de vinyles, des concerts contre le racisme. On parlera luttes en chanson, histoire populaire du rock, histoire des musiques populaires, culture matérielle ! « Hey ho, Let’s go » comme disait les Ramones !

Pour celles et ceux qui ne sont jamais descendu.es au métro Croix de Chavaux. Voici l’usine de 200 punks qui ont attaqué la police :

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« 200 punks attaquent la police » : le Parisien titre, Montreuil tremble, Véronique Servat s’en souvient. Ou presque. « J’y vivais depuis six mois, mais je n’ai pas assisté à cette nuit-là. Pourtant, je connais ce lieu. » annonce t-elle avec une pointe de nostalgie.

Cet endroit c’est l’ancienne usine des frères Chapal, squattée en  1985 par des groupes autonomes, investie ensuite par l’association Rock à l’usine. L’un des foyers les plus bouillonnants de la contre-culture punk française.

À ce moment-là, on sent que le sujet touche un point sensible chez l’invitée. Elle y mêle sa propre trajectoire, son enracinement local, ses souvenirs, ses engagements. Et comme toujours, le taulier, évoquant d'affreux Versaillais n’est jamais loin pour faire résonner l’intime et le politique , aidé par un tchat en feu.

La scène décrite est saisissante : une ancienne tannerie industrielle transformée en lieu de création, de fêtes, de luttes. Et surtout : des concerts jusqu’à l’aube avec des groupes devenus cultes. Les Bérus, Parabellum, Les Garçons Bouchers, La Souris Déglinguée… Le tout à quelques mètres des pavillons de banlieue.

Une musique de lutte qui se vit

Véronique Servat raconte comment ces musiques font archive, comment elles sont des mémoires des luttes, des vecteurs d’émotions, mais aussi des moteurs d’organisation collective. « On ne chante pas pour consommer, on chante pour se retrouver, pour s’échauffer, pour affronter. »

Et le tchat s’enflamme :

« La musique est politique ou elle n’est rien »  Kassadnuit

« On dansait et on résistait en même temps ! » Zazalaboum

Les chansons, les pochettes, les objets, les lieux : tout compte dans l’analyse de Servat, qui évoque son merveilleux “Bazar pop” ( édition Du Détour), ou encore « En lutte! carnets de chants »  ( Du Détour) , un ouvrage collectif qui restitue l’ADN militant de la musique.

Les archives d’un monde qui résiste

Ce n’est pas de nostalgie dont il est question ici, mais de résistance par la mémoire. Servat montre  dans sa thèse  comment la scène alternative, de la folk engagée à l’underground punk, a produit un récit parallèle à celui des vainqueurs. Un récit oral, sonore, visuel, que l’université commence à peine à considérer.

Quand les Inrocks regardaient ailleurs

À un moment, l’animatrice évoque la reconnaissance institutionnelle, ou son absence. Et Véronique Servat de lâcher : « Les Inrocks, eux, ont longtemps ignoré cette scène. Trop sale, trop populaire, trop punk. » Une pique bien sentie à ce journal qui, dans les années 90, se veut prescripteur de bon goût rock mais méprise souvent la scène alternative française.« Moi je suis un pur produit Inrockuptibles» assène quand même l'invitée.

Et là, on sent le tchat sourire. « Ils préféraient Radiohead aux Bérus » lâche Spleene, et ça résume une époque. Une époque où les marges sont invisibilisées, sauf quand elles deviennent tendance. Servat le dit sans détour : « C’est le même mépris que celui des pouvoirs publics. Une forme de gentrification culturelle. »

Un moment de transmission joyeuse

L’émission bascule parfois dans le rire, la tendresse, l’autodérision. Les objets ramenés par l’invitée: une coupure de journal, un coussin punk, des pochettes de disques  créent une atmosphère de cabane militante.

Et c’est sans doute ce qui touche autant le public : cette envie farouche de transmission, mais sans muséification. La lutte continue, par le son, la mémoire, et les histoires partagées.

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Pourquoi  les squats punk des années 80 sont-ils si emblématiques ?

Parce qu’ils furent des lieux d’expérimentation politique, artistique et sociale. Des lieux d’utopie très concrets, face à la précarité et à la répression.

En quoi les chansons populaires sont-elles des archives politiques ?

Elles fixent des moments, des colères, des espoirs. Elles documentent l’histoire par l’émotion. Comme le dit Servat : « Les chansons sont des corps en mouvement. »

Pourquoi cette perspective est-elle encore marginalisée ?

Parce qu’elle vient du bas, du populaire, du sale, du bruit, de l’indiscipliné. Et parce qu’elle défie la version officielle de l’histoire culturelle.

Quel est l’impact réel de cette mémoire sonore aujourd’hui ?

Elle inspire des formes nouvelles de luttes et de récits. Elle permet de se réapproprier un passé contestataire qui continue de vibrer dans le présent.

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Cet article est le fruit d'un travail humain, d'une retranscription automatique de l'émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par Rolland Grosso et la rédaction.

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