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« Ce réseau ne sera jamais à vendre » : Mastodon contre-attaque

« Ce réseau ne sera jamais à vendre » : Mastodon contre-attaque

Depuis l'eXode de Twitter, Mastodon voit arriver une nouvelle vague de migration. Comment ça marche ? D'où ça vient ? Qui gère ? Qui modère ? En quoi un système totalement décentralisé renoue avec les racines du web ?

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Série
Invité(s)
Chaput Renaud, Girka Claire
Durée
Date
06/02/25
  • BlueSky
  • Mastodon
  • Saison 09
  • Twitter

Pas de pub pas d’algorithme pas de Musk. Voilà les promesses de Mastodon, ce réseau social libre, décentralisé, et farouchement indépendant. Dans Au Poste, Claire Girka et Renaud Chaput, piliers du projet, racontent leur combat pour un autre Internet. Héritiers du logiciel libre, soutenus par une communauté de donateurs et désormais dans le viseur bienveillant de l’Union européenne, ils résistent, innovent, et affrontent les géants capitalistes avec 5 employés à temps plein. Une masterclass politique, technique, et humaine.

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« Ce réseau ne sera jamais à vendre »

« On veut que Mastodon devienne un commun numérique. Un truc à personne. Un truc à tout le monde. » La voix de Renaud Chaput, directeur technique du projet, est posée. Claire Girka, développeuse, enchaîne : « On est deux à coder, deux, pour un réseau mondial. » Et pourtant, Mastodon grandit. Chaque mois, des dizaines de milliers de nouveaux venus fuient Twitter/X et cherchent refuge dans ce qu’ils appellent ici : le Fediverse. Nous avons un designer à temps partiel et nous nous reposons sur l'aide de la communauté. Mais ce n’est pas juste un refuge. C’est aussi un projet politique un pied de nez au capitalisme de plateforme. « On n’a pas d’actionnaires, pas de régie pub, pas de tracking, rien à vendre. Juste une vision. »

La grande migration : d’Elon Musk à Piaille.fr

Dès 2022, l’annonce du rachat de Twitter par Musk provoque un premier raz-de-marée. Puis un deuxième, en 2024, à l’initiative de HelloQuitteX, campagne collective de portabilité des comptes. « En France, on a vu notre trafic exploser », explique Claire. De nouveaux serveurs se créent, les anciens grossissent. Mastodon.social, l’instance historique, double, triple d’activité. Piaille.fr devient un bastion francophone.

Mais rien de tout cela n’est centralisé. « Chaque serveur est autonome, comme les emails », rappelle Renaud. Une architecture qui rend tout plus complexe… mais aussi plus résistant.

L’anti-BlueSky par excellence

Dufresne ne lâche pas : pourquoi Mastodon reste-t-il moins populaire que BlueSky ? La réponse fuse : « Parce qu’ils ont levé 70 millions, nous zéro, parce qu’ils ont copié Twitter, nous on fait autre chose. »

Et surtout : « BlueSky reste un projet américain, avec des investisseurs, des serveurs centraux, et déjà des plans pour de la pub. » Là où Mastodon vit de dons (à 95%), de mugs et de peluches vendus en ligne, BlueSky s’aligne sur un modèle traditionnel.

« BlueSky peut être racheté. Nous, non. » Voilà l’argument massue.

Mastodon, service public du Net ?

C’est l’un des moments forts de l’émission. Dufresne lance : « Ce que vous faites, c’est un service public. » Claire et Renaud rectifient : « Non. C’est un commun numérique. C’est encore plus libre. »

Et ils poussent plus loin : « Ce n’est pas au gouvernement d’héberger vos échanges. Mais c’est à lui d’assurer que vous puissiez communiquer librement. » Depuis quelques mois, la Commission européenne regarde Mastodon de près. « Ils nous demandent : s’il vous plaît, devenez un peu plus professionnels. On a besoin de vous. »

Modération, hébergement : à chacun sa responsabilité

Chaque serveur a ses règles, ses admins, ses lois locales. Sur Piaille, c’est la législation française. Sur Mastodon.social, c’est l’Allemagne. « Si vous ouvrez un serveur, vous êtes responsable. Devant la loi, mais aussi devant vos utilisateurs. »

Pas d’algo malicieux, pas de contenus boostés contre paiement. Pas non plus de mur invisible : « On ne bloque pas des publications parce qu’elles ne paient pas. Et on ne lit pas vos messages privés. Sauf si vous êtes admin… et que vous n’avez vraiment rien d’autre à foutre. » Rires sur le plateau.

Une alternative viable ? Oui, mais à quel prix

« On a besoin d’un budget de 4 millions cette année. Pour passer de 2,5 à 8 salariés. Pour embaucher un designer. Pour être à la hauteur. » Le message est clair : pour rivaliser avec les plateformes, Mastodon a besoin d’argent. Mais d’argent propre. Sans pub, sans surveillance. Et aussi de reconnaissance : « Ce projet mérite d’être compris comme une infrastructure critique, comme Wikipédia. »

Le tchat, lui, ne s’y trompe pas : « Bravo, vous êtes des héroïnes et des héros », écrit Matt. « Une vraie bouffée d’air. Merci pour votre transparence », ajoute Panpan. Et pendant ce temps, sur PeerTube, le débat technique se déchaîne. Chaque spectateur devient un maillon de cette autre manière de faire réseau : plus humain, plus libre, plus politique.

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Pourquoi Mastodon est-il considéré comme un “commun numérique” ?

Parce que son code est libre, sa gouvernance est collective, et ses ressources partagées. Il n’appartient à personne. Et il est pensé pour le bien commun.

Quelles garanties avons-nous que Mastodon ne basculera pas dans le modèle capitaliste ?

La future fondation (en cours de création à Bruxelles) garantira que Mastodon ne pourra pas être racheté. Ses revenus proviennent exclusivement de dons.

L’extrême droite peut-elle s’implanter sur Mastodon ?

Chaque serveur décide de sa modération. Les instances peuvent bloquer d’autres instances. Un cordon sanitaire numérique est donc possible et déjà pratiqué.

Pourquoi l’interface de Mastodon semble plus complexe ?

Parce que l’équipe est minuscule, et qu’elle fait passer l’éthique avant l’ergonomie. Mais ça évolue, au rythme des dons et du développement communautaire.

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Cet article est le fruit d'un travail humain, d'une retranscription automatique de l'émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.

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