Salvi Ellen
Journaliste
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Ellen Salvi, cheffe du service politique à Mediapart, a longtemps jonglé entre passions et détours avant de s’imposer comme l’une des journalistes politiques les plus attentives aux coulisses du pouvoir. Née à Nice, avec des attaches en Corse, Ellen Salvi grandit dans un environnement familial peu politisé malgré des parents enseignants. « À table, on parlait de ce qu’on mangeait, du temps qu’il faisait », résume-t-elle. Adolescente, elle rêve de devenir comédienne, nourrie d’ambitions théâtrales : « Je voulais être Sarah Bernhardt, mais le théâtre ne m’aimait pas autant que je l’aimais. Après une licence de lettres, elle quitte Nice pour s’installer à Paris. Étudiante à la Sorbonne, elle enchaîne maîtrise, DEA, et débute même une thèse sur l’écriture photographique chez Modiano, qu’elle finit par abandonner.
Avant de franchir le pas du journalisme, elle travaille quelques années dans l’édition, comme attachée de presse chez Albin Michel.À 26 ans, elle intègre le CFPJ et découvre les premières alternances en presse écrite. Mais les titres où elle travaille, CB News puis Envy, disparaissent rapidement. Le salut viendra de Mediapart, elle devient, en 2011, la toute première alternante du média.
Sa carrière prend un tournant lors de l’affaire Cahuzac : les révélations du site permettent à Mediapart de consolider son assise et d’embaucher. Après un CDD pour couvrir la présidentielle de 2012, elle obtient son CDI en janvier 2014, confiée au suivi de la droite. De Sarkozy à Copé, de l’affaire Bygmalion aux « drama queen » de la droite française, Ellen Salvi dit y avoir retrouvé un parfum de théâtre. Fascinée par les « animaux politiques », elle observe avec acuité leurs mises en scène.Son credo journalistique, elle l’assume : « Il faut être honnête, mais pas neutre. La neutralité, ça n’existe pas. » Pour elle, le bon journalisme politique se nourrit de discussions franches avec les élus, d’échanges réels sur le fond.Aujourd’hui cheffe du service politique de Mediapart, Ellen Salvi continue de creuser les mécanismes de l’État et les arcanes du pouvoir. De l’aspiration à la scène théâtrale à l’arène politique, sa trajectoire illustre une certitude : on ne fait pas du journalisme sans une part de jeu, de conviction et d’énergie.
Première venue Au Poste en février 2025 dans les locaux de Mediapart pour un Extrémorama animé par Nicolas Lebourg, en compagnie de Laurent Joly, Philippe Douroux et Nonna Mayer pour revenir sur la façon dont la haine de l’autre pave la voie à la guerre de tous contre tous dans une émission intitulée :" Collabos d’hier, fachos d’aujourd’hui".