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Citton Yves

Professeur

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C’est une thèse aussi vertigineuse que lucide. Dans La Machine à Faire Gagner les Droites , Yves Citton invité Au Poste  démonte les engrenages invisibles d’un système qui pousse inexorablement nos sociétés à (extrême) droite

Professeur  à Paris 8 en apparence, hacker de l’attention en vérité. Yves Citton, né en 1962, n’a jamais cru que lire était un acte passif. Des marges du dix-huitième siècle aux interstices numériques du présent, il creuse, détourne, connecte. Directeur de la revue Multitudes, professeur de littérature et médias à Paris 8, théoricien de l’écologie de l’attention et du capitalisme sémiotique, il ne fait pas que commenter le monde : il en dérègle les récits, déboîte les logiques dominantes et imagine d’autres manières d’habiter le réel.

À ceux qui voient l’attention comme une ressource privée, il oppose une vision écosystémique : notre attention est une nappe phréatique collective, surexploitée, siphonnée par les industries culturelles et les architectures numériques. Dans L’Économie de l’attention (2014), il démonte les logiques extractivistes du capitalisme cognitif. Il y invite à cultiver des formes d’attention lentes, partagées, poreuses, contre les régimes toxiques de la distraction industrielle.

Il n’est pas un donneur de leçons. Il fouille les plis de la théorie critique avec gourmandise. Entre les Lumières et les écrans, il trace des lignes de fuite. Chez Diderot comme chez Deleuze, chez Donna Haraway comme chez Bernard Stiegler, il cherche les failles, les alliances, les imaginaires en friction. Il ne hiérarchise pas, il connecte. Avec Pour une écologie de l’attentionGouverner par les donnéesMédiarchie, ou encore Faire avec, il forge une pensée rhizomatique, sensible au chaos des signaux faibles.

Citton, c’est aussi un styliste. Un écrivain qui pense, qui avance en concepts comme d’autres en éclaireurs. Pas pour briller dans les colloques, mais pour construire des armes d’analyse face à la prolifération des algorithmes, des bullshit narratives et des protocoles de contrôle doux. Il parle de « lumières tamisées », de « contradictions fécondes », de « narrations spéculatives » comme autant de prises pour comprendre ce qui nous tient, nous écrase, ou nous fait respirer. Dans Faire avec (2021), il propose moins de solutions que de compositions, moins de recettes que de partitions. Faire avec la complexité, avec les tensions, avec les crises : non pas pour capituler, mais pour inventer dans l’ombre des institutions et des routines.

Son terrain, ce n’est pas l’amphi : c’est le réseau. Il théorise les métamédias, explore la place des données dans les régimes de pouvoir, mais sans tomber dans le cyber-apocalypse ou le fétichisme du numérique. Le techno-sceptique en lui s’allie au passionné de culture pop : Beyoncé et Foucault dans la même constellation critique. Il refuse les frontières entre high theory et culture de masse, entre savoirs universitaires et expériences quotidiennes.

Yves Citton, c’est aussi une méthode : celle de l’attention politique. Lire un tweet, un roman, une série Netflix ou un mouvement social avec les mêmes lunettes, ou plutôt en changeant de focale pour chaque strate. C’est voir dans chaque geste, chaque interface, chaque slogan, une configuration de sens, une tension d’époque. Et c’est en bon lecteur de Spinoza qu’il politise les affects, les images, les récits, tout ce qui circule et nous fait.

En ces temps de panique narrative et d’asphyxie cognitive, il ne promet pas le salut. Il suggère des respirations. Il ne trace pas de dogmes : il ouvre des chemins. Et dans le vacarme ambiant, il rappelle que penser, c’est déjà faire résistance. Mieux : c’est désarmer les récits qui nous possèdent.

En tant qu'invité

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