Chappedelaine-Vautier Moïra
Productrice
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Née en 1978, Moïra Chappedelaine-Vautier a grandi entre la Bretagne et Montreuil, au sein d’un environnement profondément marqué par le cinéma militant et les luttes politiques. Diplômée en cinéma, elle débute sa carrière dans la production de courts-métrages, avant de s’investir dans des projets de fiction et de documentaire, en France comme à l’international. Depuis 2011, elle est productrice au sein de sa propre structure, tout en collaborant avec d’autres sociétés de production. Elle intervient sur divers projets en tant que productrice déléguée, productrice exécutive, directrice de production ou de post-production.
Parallèlement, elle développe son propre travail de réalisatrice. Elle signe Bogotrax, Red Sonante (2006), tourné en Colombie, La Loi du silence (2003), un essai documentaire sur l’amnistie de 1963 liée à la guerre d’Algérie, et co-réalise Histoires d’images, images d’Histoire (2014) avec son père, retraçant le tournage clandestin d’un film sur la grève ouvrière de 1950 à Brest. Elle consacre une part essentielle de son activité à la sauvegarde et à la transmission de son héritage. Elle œuvre à la restauration et à la diffusion du fonds Vautier et mène une réflexion engagée sur la mémoire et la conservation des archives filmiques. Elle incarne aujourd’hui une mémoire active du cinéma engagé, œuvrant pour que les images continuent d’alimenter la transmission des luttes et l’écriture de l’Histoire.
À l’occasion de la soirée Ciné Mutins Club 5 organisée par Au Poste, la projection du film «Quand les femmes ont pris la colère» (1977) a donné lieu à un échange autour de l’héritage du cinéma militant. Parmi les intervenants, Moïra Chappedelaine-Vautier, productrice et fille du réalisateur René Vautier, a apporté un éclairage précieux sur la généalogie du film et sur la lutte qu’il immortalise : la mobilisation d’ouvrières bretonnes en 1975, fer de lance d’un mouvement féministe et social d’une intensité exceptionnelle.
Face au public, elle a évoqué le travail patient de préservation de l’œuvre paternelle, rappelant que la survie de ce cinéma engagé dépend aujourd’hui autant de la restauration matérielle des bobines que de leur circulation auprès de nouvelles générations. Son intervention, attentive et informée, a replacé le film dans une histoire plus large : celle d’un cinéma de combat, fait à hauteur de femmes, et dont les images demeurent un outil de transmission politique.
En redonnant vie à ce documentaire emblématique, la productrice a rappelé que la colère des ouvrières de 1975 continue de résonner et que la mémoire du cinéma militant ne tient que parce que certains, comme elle, s’emploient à en préserver la trace.
Présence sur le web
Filmographie https://www.unifrance.org/annuaires/personne/342139/moira-chappedelaine-vautier
https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=153945.html
https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_createur/47233