Bon Adelaïde
Comédienne autrice
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2023- role(s)
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- Puisque l'eau monte
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- 2025
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- 9782940797127
Sandrine Rousseau bien connue Au Poste débarque pour nous annoncer que, enfin, l’Androcène, l’ère de l’homme, enfin, de certains ; c’est (bientôt) fini. Elle est avec ses deux co-autrices Sandrine Roudau et Adélaïde Bon.
Cette dernière dénonce la confiscation des rapports sociaux par l’alliance de deux discours, l’injonction à consommer d’une part et la désignation de l’humanité comme intrinsèquement mauvaise et nécessitant d’être régulée par une fraction puissante.
Il y a des voix qui, sans hausser le ton, imposent le silence autour d’elles. Bon Adélaïde est de celles-là. Comédienne, autrice, performeuse — les étiquettes glissent sur elle sans jamais l’enfermer. Car Adélaïde Bon n’a pas choisi entre les mots et le corps, entre le plateau et la page : elle investit tout, pleinement, violemment parfois, avec cette intensité rare qui fait trembler les structures trop bien établies.
Formée sur les scènes du théâtre plutôt qu’à la lumière des plateaux télé, elle habite ces espaces marginaux où le verbe prend le pas sur la posture. Pas une star, non. Une actrice de l’ombre, de celles qui renversent les certitudes et s’exposent sans filet.
Mais c’est l’écriture qui, un jour, vient canaliser cette force brute. En 2018, elle publie La petite fille sur la banquise un texte coup-de-poing, où elle raconte, dans une langue à la fois tranchante et pudique, le viol qu’elle a subi enfant. Ce n’est pas une confession. C’est une autopsie. Celle du silence, de la sidération, de la honte. Et derrière, un monde qui ne veut pas voir.
Son récit, tenu de bout en bout dans une tension littéraire remarquable, dépasse le simple témoignage. Il devient geste politique. Par sa frontalité, par sa rigueur, par le refus des euphémismes. Loin du pathos, Bon trace un sillon nouveau dans la littérature française contemporaine : celui de la lucidité, du refus de l’oubli, de la mise en mots des impensés collectifs. Ce n’est pas seulement d’elle qu’elle parle. C’est de toutes. De toutes celles qu’on n’écoute pas, qu’on renvoie à l’ombre, qu’on fait taire.
Depuis, elle n’a cessé de creuser. Dans Par-delà l’androcène , elle fait le lien entre domination patriarcale et destruction du vivant. Un texte radical, viscéral, qui ne cherche ni à convaincre ni à rassurer. Elle y démonte l’illusion d’une écologie désincarnée, en nommant ce que d’autres contournent : la virilité comme moteur du ravage. Là encore, pas de gants. Pas de précaution oratoire. L’urgence a sa propre syntaxe.
En 2025, elle revient avec deux nouveaux projectiles. Sous nos regards d’abord, où elle explore les violences pornographiques dans une société qui érige l’humiliation en spectacle. Témoignages, analyses, récits : un livre-coup-de-poing contre une industrie qui prospère sur la négation du consentement. Puis Puisque l’eau monte, chronique sensible d’un monde en train de sombrer, où elle interroge la perte, la résilience, les liens à réinventer face à l’effondrement. Ni dystopie ni pamphlet : une écriture du présent, sans fuite.
Adélaïde Bon ne cherche pas à plaire. Elle cherche à percer l’écran, à faire vaciller les conforts. Dans ses livres comme sur scène, elle refuse les compromis esthétiques et politiques. Elle n’écrit pas pour la reconnaissance. Elle écrit pour la survie. La sienne, et celle de toutes celles et ceux qu’on relègue. Chaque phrase est un acte. Chaque texte, un front.Inclassable, radicale, l'autrice œuvre là où la littérature devient outil de transformation, là où la scène devient tribune. Elle n’élève pas seulement la voix : elle fait entendre celles qu’on n’écoute jamais. Et tant que l’injustice parlera plus fort que la vérité, elle continuera d’écrire.
Parutions
La petite fille sur la banquise 2018
Par-delà l'androcène 2022
Sous nos regards : Récits de la violence pornographique 2025
Puisque l'eau monte 2025