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Secrétaire générale de la CGT, elle est élue le 31 mars 2023, lors du 53e congrès de la CGT, avec 82 % des voix. C’est à l’occasion de la publication d’un texte : Il est minuit moins le quart, préface d'une réédition du programme du Conseil National de la Résistance (CNR) Les jours heureux (Grasset, 2024), qu’Au Poste l’a convoquée. Confiant qu’elle n’aurait jamais osé écrire la préface d’un texte d’une telle force sans être sollicitée, elle a accepté « considérant que cela permettait la reconnaissance de la place et du rôle du syndicalisme, singulièrement celle de la CGT, dans la Résistance et dans la reconstruction de la France. » Des Jours heureux, elle retient deux fils rouges : l’humanisme radical, ciment de ce rassemblement de différentes forces de Résistance, mais aussi, la volonté de reprendre le pouvoir sur l’économie. Selon elle, pour y parvenir, la France doit réussir la convergence des travailleurs et de la jeunesse pour se reconstruire, à l’image de l’union rendue possible par le programme des Jours Heureux. À l'âge de 15 ans, elle se mobilise avec la Jeunesse ouvrière chrétienne, dont le slogan est « la vie d’un travailleur vaut plus que tout l’or du monde… parce qu’il est fils de Dieu ». Si la foi n’est pas venue à elle, elle en retient la première partie de la phrase : l’humanisme et la bataille pour la dignité. Elle a été militante à l’UNEF, jusqu’à être élue vice-présidente nationale de l'UNEF et au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche. Travaillant au sein de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT, elle participe avec d’autres associations et syndicats à la création de la Maison des lanceurs d'alerte en 2018, portant une attention particulière à la liberté de la presse, s’engageant notamment pour améliorer la loi protégeant les lanceurs d'alerte adoptée en février 2022. En 2021, elle est élue secrétaire générale de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT. Si elle prône l’intersyndicale, c’est qu’elle se bat aussi la convergence des luttes : le combat de la lutte des classes passera par les féminismes. Elle est ainsi Membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (2022-2025), et coautrice de l’ouvrage préface par Philippe Martinez Féministe, la CGT ? : les femmes, leur travail et l'action syndicale (Editions de l’Atelier, 2019). En juin 2024, lors de la campagne pour les législatives anticipées suite à la dissolution ordonnée par Emmanuel Macron, Sophie Binet ainsi que les responsables de la CGT se déclarent publiquement en soutien au Nouveau Front Populaire, décision historique de la part du syndicat, qui, en tant que signataire de la Charte d’Amiens, a pour habitude de ne pas désigner de vote en particulier. Sans doute ce changement de ligne s’explique par le goût de Sophie Binet pour cette citation d’Aragon appelant au sursaut face au péril de l’extrême droite « quand le blé est sous la grêle, fou qui fait le délicat ».