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Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel
Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel Pour défendre les libertés et nourrir le débat à gauche Média 100% live créé par l'écrivain réalisateur David Dufresne Sans montage ni formatage
Sebastian Roché, sociologue : fractures et permanences dans la police

Sebastian Roché, sociologue : fractures et permanences dans la police

Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS, est le tout premier invité du tout premier Au Poste, pour présenter son film réalisé pour la chaine LCP/Sénat "Police attitude, 60 ans de maintien de l'ordre".

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Série
Invité(s)
Roché Sebastian
Durée
Date
24/02/21
  • Beauvau de la sécurité
  • Gilets Jaunes
  • Loi Sécurité Globale
  • Saison 01
  • Violences policières
  • Maintien de l'ordre

Ce documentaire retrace l'histoire du maintien de l'ordre dit «à la française». Des prémices à une forme de maturité qui se voulait exemplaire, pour finir dans la répression et le recul que nous vivons aujourd'hui. L'invité d'aujourd'hui nous explique l'évolution du maintien de l'ordre en France.

Sebastian Roché constate que malgré la tentative de mise en place d'une police de proximité au tournant des années 2000, la police conserve le même fonctionnement que dans les années 80. Elle n'a pas réussi à s'adapter à la sensibilité, aux attentes de la population française.

L'ouverture à la recherche, à la police en tant qu'objet.

L'invité évoque le début des années 80. Sous le premier mandat de Mitterand, Gaston Defferre, ministre de l'intérieur, enterre un rapport préconisant la construction d'une police au service du citoyen, évaluée localement. Plus tard, son successeur, Pierre Joxe, réfléchit à l'éthique dans la police avec le soutien des syndicats. En 1989, Joxe crée l'Institut des hautes études de la sécurité intérieure (IHESI) pour impulser une réflexion sur l'appareil policier et ses problématiques.

Le Beauvau de la sécurité

Sebastian Roché écarquille les yeux lorsque David Dufresne lui parle de l'espoir que susciterait aux yeux de certains le «Beauvau de la sécurité» à venir. « Lorsque l'on a constaté la congélation d'un organisme complexe pendant une quarantaine d'années, imaginer la décongélation, c'est compliqué! ». Malgré cela, l'idée d'une véritable discussion autour de la police avec tous les acteurs concernés est positive si elle augurait un vrai dialogue. Une ouverture aux associations contre les violences policières, aux journalistes, aux avocats serait bénéfique à tous.

Dufresne déplore que dans le débat du Beauvau «Police, population, sécurité»,  seuls des intervenants en accord avec le maintien de l'ordre actuel sont présents. Ils n'ont fait que discuter de la communication pendant trois heures, sans remettre en cause les pratiques de la police. Sebastian Roché rétorque que ce débat était mené dans l'entre-soi policier, sans réelle opposition, on n'y a pas échangé, par exemple, sur les 30 mutilés en 6 mois, épisode sans précédent dans l'histoire de la police.

Sebastian Rocher regrette que l'on ait pas souhaité faire intervenir l'usager. Selon lui, cela aurait été novateur. C'est une occasion manquée de reconnaitre l'usage des armes, le contrôle au faciès...

L'encadrement

L'invité déplore le manque de contrôle du management sur ses agents. Il distingue le contrôle interne et externe. En local, il y a un laisser-faire des contrôles au faciès, par exemple, car l'encadrement ne considère pas que ce comportement est problématique.

Quand un gouvernement ne veut rien changer, mais prétend qu'il souhaite le faire pour avoir des soutiens internationaux, il fait trois choses. Premièrement, il dit avoir mis en place un code éthique. Il change les noms et les uniformes, puis la formation. Pourtant, ce n'est qu'un changement de façade. Pour vraiment changer les choses, il faut redéfinir les missions, changer les méthodes d'encadrement puis changer la formation.

L'invité explique ce concept : les politiques proposent un cadre à la police qui ne peut pas faire ce qu'elle veut. Elle n'a pas de "chèque en blanc". Cependant, la police a une grande marge de manœuvre pour réaliser ses objectifs, c'est le "chèque en gris". Elle se fait taper sur les doigts lorsqu'elle dépasse les limites.

Il prend comme exemple les gilets jaunes. On n'a pas donné l'ordre aux policiers de tirer sur les gilets jaunes au niveau de leurs visages, mais le monde politique a laissé faire. Nous sommes dans la zone grise.

La santé mentale des policiers n'est pas abordée dans le Beauvau de la Sécurité, regrette Sebastian Roché. Le métier n'est pas reconnu par la population, ce qui peut impacter leur vie quotidienne et leur vie de couple, jusqu'à les conduire au suicide.

Roché conclut en résumant la loi de sécurité globale : plus de pouvoirs à la police locale et privée et plus de moyens techniques à la police nationale. Le problème, c'est que cette loi, en empêchant les citoyens de filmer la police, empêcherait de fait le contrôle externe de ces mêmes citoyens sur la police.

Il considère que la gauche est prise dans une "cage de fer" avec la devise "Plus de policiers, plus de cellules de prisons est la réponse pour bénéficier d'une meilleure sécurité." Motto qui empêche tout débat, bloque toute réflexion.

L'objectif du documentaire réalisé par François Rabaté est de comparer les chemins suivis par différents pays. Ceux-ci résultent d'un compromis entre le politique et la police définissant les limites de l'acceptable. La voie choisie par la police française n'est pas la seule possible.

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