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Sear, le roi du rap et de « Get busy », fanzine culte

Sear, le roi du rap et de « Get busy », fanzine culte

Il était là dès les premières heures du Hip Hop. Il a interviewé les plus grands, frayé avec les plus suspects, il s’est fâché avec la terre (presque) entière et est resté fidèle à une éthique rare ; de Saint-Denis, où il a vécu et traîné avec les NTM, il a gardé un sens de la vie et un instinct hors du commun. C’est un ami, monsieur Sear sort aujourd’hui son anthologie ; on en parle ce soir mercredi 5 Décembre 2021.

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Série
Invité(s)
Sear
Durée
Date
24/11/21
  • Musique
  • Banlieue
  • Fanzine
  • Hip-hop
  • NTM
  • Quartiers populaires
  • Saison 02
  • Rap

Dans ce nouvel épisode, Au Poste retrace l'épopée du magazine Get Busy, avec son représentant Sear, pour deux heures de real Hip Hop, de tendresse, et de regard sévère sur le rap, la gauche, et le monde de demain qui s’écroule.

L'anthologie n'est pas un fac-similé des articles parus à l'époque, mais plutôt une réédition qui retrace l'aventure d'un fanzine de rap (8 pages photocopiées et agrafées) tiré à 2500 ex, devenu magazine de société, jusqu'à sa réapparition en émission web sur Clique TV. L'émission revient brièvement sur la place et l'histoire du fanzine, issue des cultures punk et rock alternatif dans les années 70 : « c'est un journal amateur, fait avec les moyens du bord, par des passionnés, voilà, qui ne rentre pas dans le cadre des groupes de presse, des maisons d'édition. »

On s'intéresse aux désillusions du matérialisme « bling bling » que l'on reproche à certains rappeurs. Leur désir d'émancipation, celle d'une jeunesse éprise de réussite et d'argent, sans être un tabou, qui cherchent alors une place dans la société. En décalage avec d'autres mouvements, tel le punk qui rejetait la société et les hippies qui voulaient la changer, les rappeurs considéraient « qu'il y a que les gosses de riches qui veulent être grunge et avoir des jeans troués ». Néanmoins, Sear fait ce constat : « il y a très peu de rappeurs qui ont vécu pendant trente ans sur le rap ». A cette question, il tranche : « est-ce que la réussite, c'est justement que l'argent ? Ben finalement non ».

Cela l'amène à évoquer la nostalgie. Abordant sa propre histoire, et l'origine de sa passion, Sear nous parle de son parcours depuis la campagne des Yvelines jusqu'à la cité des Francs-Moisins en Seine-Saint-Denis (encore en construction à son arrivée dans les années 70 et plus grand bidonville de l'Île de France à cette époque), une arrivée vécue comme un choc et, pour beaucoup, comme un « progrès social ». Une question du chat revient sur la programmation en radio du rap :

Sear revient sur les rivalités entre les collectifs Hip Hop (NTM/Ministère A.M.E.R., Get busy/Secteur Ä) et plus spécifiquement sur Suprême NTM et IAM.

Quel besoin de revenir sur ça, cette rivalité d'un autre temps : IAM vs NTM ? Sear rappelle le rôle moteur qu'ont eu ces deux groupes dans l'histoire du rap, leur montée en popularité, et tout le récit en forme de « mythe » forgé par les médias. Il évoque ses propres rapports avec les deux groupes, vécus comme une guerre de religion en leur temps et le renversement de ses liens aujourd'hui (plus en bons termes avec NTM et plus aucun soucis avec IAM). À travers les magnifiques photos d'Alain Garnier, on fait le tour de cette magnifique clique.

Avec en trame de fond le climat politique et la déception suscitée par la gauche à l'origine du détournement de la marche de l'égalité en « marche des beurs », de la création marketing de SOS racisme, oblitérant les revendications sociales, républicaines et égalitaires d'une partie de la société.

L'anthologie est constituée de nombreux entretiens avec des photos attestant des rencontres, sortis dans les différents numéros, suivant cinq thèmes (Hip Hop, People, Sport, Société, X) qu'Au Poste reprend au fil de la causerie. On interpelle Sear sur la présence de Dieudonné, en recontextualisant la rencontre, sa venue lors d'un meeting à Dreux, alors candidat sans étiquette aux élections législatives de 1997, où il appelle au barrage contre le FN et sa popularité auprès du public et des médias. Puis c'est l'interview de KRS-One, prétexte à un détour par les 90's aux États-Unis, dans une culture afro-américaine marquée par les ravages du crack, du racisme et se tournant vers ses racines pour trouver un nouveau leader. Puis c'est Charlie Bauer, pourfendeur des QHS (Quartiers de Haute Sécurité dans les prisons), l'avocat Jacques Vergès, Thierry Ardisson, sur la culture télé, enfin : la place des femmes dans la scène Hip Hop, peu présentes dans l'anthologie. L'émission se termine sur l'évolution du rap devenu au fil des années une «  glorification du voyou », une musique mercantile, loin des intentions des pionniers : contestation, dénonciation et se sentir représenté.

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