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Quand l’État fait feu sur les libertés, comment s'organiser ?

Quand l’État fait feu sur les libertés, comment s'organiser ?

Sous différents prétextes (terrorisme, crise sanitaire…), les libertés publiques régressent en France et en Europe : usage excessif des pouvoirs de police, surveillance généralisée, fichage, etc. Face à cette spirale répressive, les contre-pouvoirs (justice, médias) sont trop souvent complices ou impuissants. Ce qui n’empêche pas citoyens et associations d’organiser la riposte. #AuPoste reçoit Anne Cécile Robert (Le Monde Diplomatique), qui a coordonné ce hors série exceptionnel « Manière de Voir : Feu sur les libertés » (n.182, avril-mai 2022).

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Série
Invité(s)
Robert Anne-Cécile
Durée
Date
30/04/22
  • Autoritarisme
  • Le Monde Diplomatique
  • Néo-libéralisme
  • Saison 03
  • Résistance
  • Libertés publiques
  • Libertés

Anne-Cécile Robert, directrice des éditions et des relations internationales du Monde Diplomatique, vice-présidente de l’« Association pour une constituante », démarre par une contextualisation historique. Dans les cadres républicains, depuis la Révolution française jusqu’à la Troisième République, les Français ont été en constante acquisition, parfois en conquête, des libertés. C’est avec la période post-Seconde Guerre Mondiale, et plus encore les années 1980 que nous sommes entrés dans une ère de restrictions de liberté (manifestation, réunion, expression, circulation). Alors que « tout ce mouvement répressif s’est fait par paliers », nous entrons dans une période de changement de régime. Si les propos présidentiels défendent une liberté, en France comme en Europe, nous voyons toutefois un renversement de principe : de « si la loi ne l’empêche pas » à « si la loi l’autorise ».

En reprenant un article de Gilles Perrault, datant de 1986, est évoquée la période charnière, en versant dans l'autoritaire et le policier. Prises en compte également dans ce tableau, les milices patronales, majoritairement d’extrême droite, s’opposant aux syndicats. Selon Anne-Cécile Robert, revoir cette période permet de se questionner sur les changements actuels, notamment avec les polices municipales. Ces changements sécuritaires sont la manifestation de la perte de cette essence de forte puissance étatique française (autant autoritaire que progressiste), due à la mondialisation et la politique de l’Union Européenne. Et Félix Tréguer semble le corroborer avec « une logique d’interdépendance entre la censure d’État et les grandes plateformes » numériques, connivence publique et privée dans « une forme de censure présentée comme protectrice vertueuse, sans que ses limites ne soient clairement définies ».

Au fil du temps, l’expert serait devenu la voix unique à écouter. Quelqu’un d’objectif et de neutre. Comme l’explique Thomas Frank dans le Hors Série c’est le point de vue officiel. S’il représente une certaine modération, une « raison » et un « calme » avantageux, il est un vecteur de validation des « thèses dominantes » favorisant les sociétés de marché et le capitalisme. La « critique raisonnable du discours dominant » est ainsi mise à mal car opposée à ces experts permettant de « restaurer l’autorité », quitte à « voler notre envie de changer de constitution pour conquérir nos libertés ».

Si nous sommes « tous fichés » (cf. l’article de Cécile Marin et Jérôme Thorel) sans réellement nous en rendre compte, il est important d’en prendre conscience. Que la France se soit dotée d'outils de contrôle, comme la CNIL dans les années 1970, et des pouvoirs judiciaires et législatifs, les manques de transparence restent problématiques. Comme le fait remarquer Anne-Cécile Robert, des organisations comme la Quadrature du net ou des avocats, permettent d’y faire face - et nous évitent le pire.

Evelyne Sire-Marin, dans « La justice à contre-emploi », démonte une déformation de la réalité quant à un laxisme judiciaire prétendu par des experts, alors même que la justice a « accompagné l’évolution répressive de l’État » (cf. l’article de Laurent Bonelli). La justice est donc contrainte par l’État aux « objectifs chiffrés », préférant l’inégalité et l’« abattage ».

Malgré les attentes des Français (pouvoir d’achat), et d’autres besoins (protection judiciaire de la jeunesse, lutte contre les trafics, problèmes carcéraux, etc.), c’est une politique de harcèlement qui prévaut, y compris sur des non-délinquants. Ainsi seraient nettoyé l’espace public et rassurée la bourgeoisie. Diminuer les tensions sociales nécessiterait un effort de sortie du tropisme sécuritaire dans lequel nous nageons. Cela nécessiterait une baisse carcérale, une recréation d’espace de société, ainsi qu’une progression économique et sociale en opposition aux moyens répressifs de la sécurité sous-alimentant en terme de moyens et de besoins.

Le pouvoir acquis par les néo-libéraux depuis les années 70-80 n’a pas été conquis mais accordé par la dérégulation des moyens de contrôle. Par là-même, les « gens qui prétendent s’être faits tous seuls » ont été élevés par les pouvoirs publics, ces mêmes pouvoirs qui pourraient leur reprendre cet acquis.

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