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Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel
Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel Pour défendre les libertés et nourrir le débat à gauche Média 100% live créé par l'écrivain réalisateur David Dufresne Sans montage ni formatage
La (belle) et (terrifiante) « Contre-Histoire d'Internet »

La (belle) et (terrifiante) « Contre-Histoire d'Internet »

Contrôle social et libertés, hacktivisme et répression, alliances contre nature et échappatoires, Félix Tréguer, membre fondateur de la Quadrature du Net, chercheur associé au Centre Internet et société du CNRS, est avec nous pour notre stream de messe.

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Série
Invité(s)
Tréguer Félix
Durée
Date
15/10/23
  • Pirates
  • Saison 06
  • La quadrature du Net

On a dit à l'auteur de «Contre-histoire de l'Internet, du XVe siècle à nous jours» (Editions Agone/Elements), qu'il y en aurait pour une heure. Tu parles, ça a duré plus du double. Et ce fut passionnant. On a causé du contrôle de l’espace public – notamment médiatique – par l’État, de comment il s’appuie sur des stratégies multiséculaires sans cesse renouvelées, qui se sont adaptées à la nouvelle donne introduite par Internet. Comment, depuis la naissance de l’imprimerie, ces stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande ont pu sans cesse se transformer et parvenir à domestiquer toute contestation. Et, enfin, on a dressé des pistes de sortie.

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L’histoire d’internet se construit sur la coexistence d’une critique anti-technocratique, d’une réponse plus ou moins répressive des États, et, depuis les années 80, de l’utopie militante de l’ordinateur comme moyen de résistance, et du web «comme un espace anarchiste et irrégulable». L’exposé de Félix Tréguer est d’une rare précision. Son récit commence au XVe siècle avec l’imprimerie pour arriver aux années 1990, celles de la domestication de l’accès à l’ordinateur. Avec elle, nous sommes entrés, dit-il, dans «cette phase de lutte fondatrice» pour les libertés, qui s’accompagne «d’une recomposition des stratégies de contrôle des médias, qui permettent d’assurer un ordre social conforme aux attendus du pouvoir

Une stratégie de contrôle basée, d’une part, sur la censure gérée par un «assemblage homme/machine», et, d’autre part, sur «la cooptation, la fusion entre les infrastructures de Big Tech et celles des Etats». Treguer explique que «les techniques et les modalités qui ont été développées par les GAFAM dans un cadre extra-légal» sont «incorporées», puis «institutionnalisées à travers l'adoption de législations.» L'exemple le plus récent est celui du Digital Services Act (DSA), en passe d’être transposé en France, qui indique que dorénavant «ce ne sont plus seulement les discours illicites en vertu du droit des états membres qui doivent être censurés par les plateformes, mais aussi des expressions radicales qui ne tombent pas sous le coup de la loi.» Il y a «la volonté d'élargir le champ des informations soumises à la censure» résume Tréguer, mais aussi le but avoué de mettre les outils de censure des grandes plateformes au service des petites. Autrement dit «de créer des obligations de censure pour tous les acteurs du web.»

«Comment prendre soin de nos outils de communication ?» Le chercheur nous invite à penser cette question, et avance des pistes de solution : «se réapproprier nos usages», «réactiver un échelon communautaire», «obliger les réseaux à être interopérables». L’utopie est la même : un web autogéré, qui s'émancipe des GAFAM, «tout en étant capable de construire une transversalité dans les rapports de communication.»

Pour finir, il appelle à «adopter une posture abolitionniste» : «plutôt que d’accompagner cette innovation technologique extrêmement rapide en pensant la contenir, il nous faut être lucide sur notre incapacité collective à maîtriser la trajectoire de l'informatique “au service des flics et des patrons”, et se dire qu’à ce stade, ce qu’on a de mieux à faire, c’est d’appuyer sur la touche pause.»

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