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Debout, micro ouvert, Au Poste retourne le réel
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« French Bukkake », « Jacquie et Michel »: sous les affaires, l'enfer

« French Bukkake », « Jacquie et Michel »: sous les affaires, l'enfer

Depuis 8 ans, Noëlie, victime du porno hardcore, se bat pour faire retirer les vidéos de viols en réunion qu'elle a subis : 242 pénétrations en trois jours. Avec elle, Hélène Devynck et Alice Géraud, nous avons parlé de ce qu'il faut appeler la porno-criminalité. Conditions de « tournage », effets de dissociation, recrutement sur des mensonges, fric monstre pour les uns, humiliations totales pour les autres, mort sociale, droit à l'oubli, responsabilité des consommateurs : deux heures d'une grande sincérité. Attention, c'est dur et c'est cru.

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Série
Invité(s)
Devynck Hélène, Géraud Alice, Noélie
Durée
Date
16/04/25
  • French Bukkake
  • Jacquie et Michel
  • Industrie
  • Porno
  • Viol
  • Violences sexuelles
  • Saison 09
  • Best of

« Ce n’est pas du cinéma. Ce sont des violences réelles. » Noélie l’affirme dès son arrivée hors champ. Ce qu’elle a vécu n’a rien à voir avec un scénario. Ce qu’elle a vécu, c’est une série de viols, de tortures, d’humiliations filmées, diffusées, consommées. Et qui continuent de hanter son quotidien. Face à elle, Alice Géraud et Hélène Devynck, autrices de récits puissants dans l'ouvrage collectif Sous nos regards, confirment : « Le porno amateur est un leurre. Ce sont des violences réelles, organisées, tarifées, revendiquées. »

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« Il ne s’agit pas de porno, mais de pornocriminalité. » Alice Géraud

Dans un studio tendu mais solidaire, l’émission creuse la réalité de ces tournages dits « amateurs », qui ne le sont en rien : faux profils pour piéger les femmes, manipulations psychologiques, contrats bidons signés à la volée, premières agressions pour « casser les défenses » – ce que Noélie appelle le viol d’abattage. Et puis des scènes tournées à la chaîne, comme dans ce hangar du 13e arrondissement de Paris où Noélie a subi 242 pénétrations en trois jours.

« Un homme ne peut bander qu’en voyant une femme souffrir. »  Noélie

Elle ne parle pas seulement pour elle. Elle porte la voix d’une cinquantaine d’autres plaignantes, et de centaines d’autres femmes détruites par la même industrie. Une industrie qui maquille le viol en scénario, la torture en fantasme, et vend ces images sur des plateformes qui ne retirent rien. « Je veux que ces vidéos disparaissent. Je veux juste être humaine à nouveau. »

Une machine à broyer les femmes

La parole est libre, précise, et profondément politique. Alice Géraud parle de « capitalisme sexuel de prédation », Hélène Devynck d’une « guerre contre les femmes ». Les témoignages dans le livre – comme celui de Loubna, enfermée deux jours, nourrie avec une carcasse de poulet pour chien, violée et filmée,  dévoilent une haine crue, sadique, systémique, orchestrée par des hommes qui se « paient en viols » et nomment leurs victimes « sacs à foutre ».

Le tchat est bouleversé. Sorcière écrit : « Quelle nausée. » Osora : « J’ai les larmes aux yeux. » Mais ce qui domine, c’est la colère. Une colère froide, méthodique, structurée. Hélène Devynck le dit : « Ce procès n’est pas juste un procès. C’est un moment de vérité contre le patriarcat. »

Quand le droit échoue à protéger les victimes

Le système judiciaire, lui, tarde. Si le procès de French Bukkake aura lieu, son audiencemment n'est pas encore fixé. Et celui de Jacquie & Michel est à l’arrêt, à force de recours des avocats et de changements de juges. Pourtant, les producteurs sont souvent les mêmes, les méthodes identiques, et les images toujours en ligne. « Je ne peux pas me montrer à visage découvert. Ma vie est encore en danger. », dit Noélie. Son combat est aussi un cri pour toutes les autres.

Elle raconte comment, après avoir été reconnue, un homme est venu frapper à sa porte pour « conclure », persuadé que le consentement allait de soi. Elle évoque le racisme crasse qui marque les titres des vidéos, la solitude institutionnelle, les rejets dans les commissariats, les moqueries des policiers, les contrats bidons brandis comme s’ils justifiaient tout.

Une sororité face au silence

Mais ce qu’on retient aussi, c’est la force de ce trio. La sororité. « Ce livre, ce n’est pas juste une enquête. C’est un acte politique. », insiste Alice Géraud. Écrire pour redonner de l’humanité, faire exister les femmes autrement qu’en orifices, comme les appelle un producteur cité dans le livre. Donner de la chair, des mots, du droit à l’oubli, du droit tout court.

Hélène Devynck rappelle l’enjeu : « Ce procès va être suivi dans le monde entier. Il n’y en a pas eu beaucoup comme ça. » Et Alice Géraud d’ajouter : « J’espère qu’un jour, Noélie pourra être assise en face de la caméra. »

Une question qui claque comme une promesse. Et qui appelle une réponse collective.

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Pourquoi parle-t-on de pornocriminalité plutôt que de pornographie ?

Parce que les faits décrits dans l’émission relèvent parfois de viols, de traite d’êtres humains, de proxénétisme et d’actes de torture. Il ne s’agit pas de fiction érotique, mais de crimes filmés.

Quelle est la responsabilité des plateformes pornographiques dans la diffusion de ces violences sexuelles ?

Elles hébergent et diffusent des vidéos issues de viols réels, parfois sans vérification ni retrait. Les victimes n'ont souvent aucun recours pour les faire disparaître.

Pourquoi le procès de French Bukkake est-il si important ?

Parce qu’il pourrait faire reconnaître juridiquement les actes de torture et de barbarie, maintenir le procès en cour d’assises, et ouvrir la voie à une requalification générale de la violence sexuelle filmée.

En quoi les consommateurs de porno sont-ils concernés par ces violences ?

Parce qu’ils participent à la demande qui rend ce système possible. Regarder ces vidéos alimente une industrie qui repose sur la douleur réelle de femmes, comme Noélie ou Loubna.

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Cet article est le fruit d'un travail humain, d'une retranscription automatique de l'émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.

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