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Exclusion, greenwashing et validisme : le bilan accablant des Jeux de Paris 2024

Exclusion, greenwashing et validisme : le bilan accablant des Jeux de Paris 2024

Alors que les Jeux Paralympiques battent leur plein et que la trêve olympique décrétée par le monarque n’a toujours pas pris fin, nous retrouvons des militant.es qui se sont mobilisé.es avant et pendant ces grands jeux du cirque pour tirer un premier bilan écologique, social et politique.

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Série
La Barricade
Invité(s)
Alauzy Paul, CLHEE | Gwenn, Euro Palestine | Margot, Gautier Merlin, Maurin Odile, Raguino Mathilde
Durée
Date
05/09/24
  • Saison 08

Pour cette nouvelle édition de La Barricade, Ritchy Thibault anime un débat bouillonnant sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Il reçoit Paul Alauzy du collectif Le revers de la Médaille, Mathilde Raguino, de Youth for Climate, Merlin Gauthier de PEPS, mais aussi Margot de l’association Euro Palestine, Odile Maurin, militante pour les droits des personnes handicapées et Gwenn, activiste antivalidiste,

Tous.tes livrent un réquisitoire accablant contre l’hypocrisie de l’événement. Derrière les slogans d’inclusivité et d’écologie, ils dénoncent une réalité marquée par le validisme, la gentrification et l’exclusion sociale. Le vernis des J.O. craque, révélant une ville où les inégalités se creusent.

«Pour avoir des berges de Seine qui font rêver tout le monde, on a expulsé énormément de personnes », raconte Paul Alauzy. Les sans-abris et les migrant.es invisibilisé.es pour laisser place à une ville "propre" sont les premières victimes d’un événement qui devait pourtant célébrer l’universalité, mais qui a plutôt orchestré un "nettoyage social".

Mathilde Raguino abonde dans le même sens : «Les JO de Paris sont ceux de la gentrification. » Elle souligne comment les infrastructures des JO, notamment le village des médias à Saint-Denis, contribuent à l’exclusion des habitants locaux en provoquant une hausse des loyers et en transformant les quartiers populaires en zones inaccessibles pour les classes modestes.

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Une écologie de façade

Les invité.es ne manquent pas non plus de critiquer le discours officiel sur l’aspect "vert" des Jeux. Raguino dénonce l'artificialisation des sols, en particulier la destruction des jardins partagés d’Aubervilliers pour construire un solarium destiné aux athlètes. «Ils détruisent des lieux de vie et de biodiversité au nom de l'écologie », s’indigne-t-elle.

Merlin Gauthier, militant de PEPS, fustige le greenwashing des J.O., notamment le recours à des arbres artificiels pour "dépolluer" les villages olympiques, tout en négligeant les écolier.es exposé.es à un nouvel échangeur autoroutier à quelques mètres. «C'est du racisme environnemental. Les enfants du 93 ne valent pas la même chose que les athlètes» accuse-t-il.

Sécurité et répression : une démocratie en crise

La surenchère sécuritaire est également au cœur des critiques. Mathilde Raguino raconte comment les militants anti-J.O., comme ceux d'Extinction Rebellion, ont été réprimés lors de simples actions symboliques : «Pour avoir dessiné à la craie au sol, ils ont été mis en garde à vue.» La sécurité des J.O. a servi de prétexte pour museler toute opposition, renforçant un sentiment d’état de surveillance.

Merlin Gauthier, de son côté, dénonce la mise en place d’une "société dystopique" durant les Jeux : caméras de surveillance, dispositifs anti-SDF, militarisation de l’espace public. Pour lui, cet arsenal sécuritaire n’est qu’un prétexte pour renforcer le contrôle social. «Ils ont utilisé les Jeux pour installer des caméras et des technologies de surveillance qui resteront après» ajoute-t-il, évoquant un futur inquiétant pour les libertés publiques.

De son côté, Margot dénonce avec force la répression ciblée des soutiens au peuple Palestinien en France, qu’elle qualifie de “systématique” et “croissante”. Elle décrit comment l’État utilise les manifestations pro-palestiniennes comme un prétexte pour instaurer un climat de surveillance et de répression, avec des militants criminalisés pour de simples actions de solidarité. Pour elle, cette répression dépasse la question Palestinienne et reflète une tendance générale à museler toute contestation politique jugée trop critique du pouvoir.

Une discours d'inclusivité comme paravent au validisme

La seconde partie de l’émission accueille Odile Maurin, militante incontournable pour les droits des personnes handicapées (et Gilet Jaune de renom), ainsi que Gwenn, militante au Collectif Lutte et Handicap pour l’Egalité et l’Emancipation (CLHEE). «Paris 2024 se targue de promouvoir l'inclusivité avec les Jeux Paralympiques, mais qu'en est-il vraiment ?» interroge Odile Maurin. «Il suffit de regarder le métro, poursuit-elle, seuls 3 % des stations sont accessibles.» Un chiffre accablant pour une ville qui s'affiche comme le fer de lance du progrès social.

Odile comme Gwenn parlent d’un "spectacle d’inclusion". L’exemple des exosquelettes présentés lors de la cérémonie d'ouverture en est un parfait symbole. «On glorifie des technologies inaccessibles, alors qu'on a du mal à obtenir des aides pour des fauteuils roulants basiques», rappelle Maurin avec une certaine amertume.

Pour Gwenn, ce validisme systémique est renforcé par la manière dont les personnes handicapées sont perçues dans les médias. «Les athlètes paralympiques sont glorifiés pour leur “résilience”, comme s’ils devaient constamment prouver leur valeur pour être acceptés dans la société.» Cette rhétorique, oscillant entre stigmatisation et héroïsation, invisibilise les luttes réelles des personnes handicapées.

Gwenn renchérit en dénonçant un "validisme institutionnalisé" : les initiatives symboliques comme les Jeux Paralympiques servent à masquer les inégalités structurelles qui persistent. «Les vrais combats se jouent dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les logements sociaux. Mais ces luttes-là, on n'en parle jamais» lâche-t-elle.

Un héritage antisocial pour tous.tes

Alors que les Jeux se terminent, les invité.es tirent un bilan sans appel. «L’héritage de ces Jeux, c’est l’exclusion, la répression et le mépris des populations locales», déclare Paul Alauzy. Pour Odile Maurin et Gwenn, «l’héritage des Jeux, ce n’est pas l’inclusivité, c’est le validisme institutionnalisé et la marginalisation renforcée des personnes en situation de handicap.»

Mathilde Raguino conclut en soulignant que les J.O. de Paris 2024 auront surtout servi à «dorer l’image d’un gouvernement autoritaire et néolibéral.»

Trois questions clés

Pourquoi les Jeux Paralympiques de Paris 2024 sont-ils critiqués pour leur validisme ?

Les invités dénoncent une façade d’inclusivité, alors que les infrastructures et les politiques publiques continuent d’exclure les personnes handicapées. Le métro parisien, par exemple, est presque totalement inaccessible. Selon les intervenants, les Jeux Paralympiques glorifient quelques athlètes "résilients" tout en invisibilisant les problèmes quotidiens rencontrés par la majorité des personnes en situation de handicap. C’est une vitrine d’inclusion sans action concrète.

Pourquoi parle-t-on de "nettoyage social" pour les J.O. de Paris 2024 ?

Les invité.es dénoncent les expulsions massives de sans-abris et de personnes migrant.es des berges de la Seine et des quartiers populaires pour laisser place aux infrastructures olympiques, un phénomène décrit comme un "nettoyage social".

Les J.O. de Paris 2024 ont-ils vraiment été écologiques ?

Selon les militants, les J.O. n’ont été qu’un exemple de greenwashing. La construction massive d’infrastructures a détruit des espaces verts et la pollution liée à l’événement a largement contredit les promesses d’un événement "vert".

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